La France accélère sa transition vers les énergies renouvelables, et la méthanisation en est l’un des moteurs principaux. En 2024, ce procédé innovant connaît un véritable essor, avec de nouvelles installations et des capacités de production sans cesse grandissantes.
Quelques chiffres sur la méthanisation en France
En 2024, la méthanisation en France poursuit son développement avec 674 unités en activité, une augmentation de 22 sites depuis fin 2023. Cette dynamique se traduit par une capacité de production de 12,1 TWh, renforçant le rôle de cette énergie verte dans le mix énergétique national. En 2023, 2,7 TWh de biométhane ont été injectés dans les réseaux, contribuant directement à la transition énergétique.
À plus long terme, 1 232 sites sont recensés avec un potentiel de 26,6 TWh, incluant 580 nouveaux projets et des sites en extension, soulignant les ambitions de cette filière en pleine expansion.
La méthanisation : comment ça marche ?
La méthanisation, un processus au cœur de la transition énergétique, s’appuie sur une chaîne méticuleusement orchestrée. Pour comprendre la définition de la méthanisation, il faut comprendre les étapes clés de ce processus :
- Collecte et tri des déchets organiques : issus des exploitations agricoles, industries agroalimentaires ou collectivités.
- Introduction des déchets dans le méthaniseur : les matières sont brassées et chauffées dans un environnement sans oxygène.
- Fermentation anaérobie : des bactéries spécialisées décomposent les résidus pour produire du biogaz.
- Épuration du biogaz : le méthane est isolé pour devenir du biométhane.
- Injection dans les réseaux : après avoir été odorisé et compressé, le biométhane est prêt à être injecté dans les réseaux GRDF ou GRT Gaz.
- Utilisations multiples : chauffage, cuisson, production d’eau chaude ou carburant, le biométhane remplace le gaz naturel de manière 100 % renouvelable.
- Valorisation du digestat : le sous-produit de la méthanisation est utilisé comme fertilisant dans les champs agricoles.
Qui utilise la méthanisation en France ?
Le secteur agricole domine la méthanisation en France, avec 805 sites utilisant la biomasse agricole pour produire du biogaz, dont 660 appartiennent à des fermes. Ceux-ci représentent 47 % de l’ensemble des installations, valorisant les résidus de cultures et effluents d’élevage. Parallèlement, les stations d’épuration des villes, les industries agroalimentaires et les collectivités territoriales participent à ce mouvement en utilisant la méthanisation pour donner une seconde vie aux déchets organiques et produire du gaz renouvelable.
Les avantages environnementaux de la méthanisation
Face à l’urgence climatique et à l’épuisement des ressources fossiles, la méthanisation s’impose comme une solution clé pour plusieurs raisons :
- Réduction des émissions de gaz à effet de serre : en remplaçant les énergies fossiles par une énergie renouvelable, elle participe à la diminution des GES.
- Valorisation des déchets organiques : elle permet de transformer des déchets locaux en une énergie propre et renouvelable.
- Système d’économie circulaire : la méthanisation recrée de la valeur en boucle courte en utilisant des ressources locales pour une consommation locale.
- Autonomie énergétique territoriale : elle renforce l’indépendance énergétique des régions tout en créant des emplois non délocalisables.
- Réduction des coûts de gestion des déchets : en limitant le transport des déchets et leur volume, les dépenses sont maîtrisées.
- Support à l’agroécologie : le digestat issu du processus de méthanisation favorise une agriculture plus durable et respectueuse de l’environnement.
L’exemple Ombrea : un Centre d’Expertise International dédié aux agri-énergies
Depuis septembre 2023, Ombrea est devenu le Centre d’Expertise International en agri-énergies de TotalEnergies. Basé à Aix-en-Provence, ce centre innovant soutient le monde agricole dans sa transition énergétique, avec une équipe de 50 experts et 13 sites pilotes en France. Ombrea se distingue par ses solutions comme l’agrivoltaïsme, qui combine production agricole et énergie solaire, mais aussi par son engagement dans la méthanisation, valorisant les co-produits agricoles pour produire du biogaz. Ces approches permettent de répondre aux défis climatiques tout en optimisant les ressources des exploitations.