Face à l’évolution du prix des pellets et la volonté grandissante d’autonomie, certains envisagent de se lancer dans la fabrication de leur propre machine à pellet. En effet, produire ses granules de bois peut sembler attrayant sur le papier, mais qu’en est-il réellement ? Décortiquons ensemble cette idée, évaluons les implications techniques, financières et, bien entendu, écologiques.

Évolution du prix du pellet

Les faits marquants du prix du pellet (granulés de bois) :

  • En 2022, les prix des granules de bois ou pellets ont atteint des sommets, avec des sacs de 15 kg frôlant les 15 euros.
  • Toutefois, le printemps/été 2023 a marqué un tournant dans cette inflation constante. À la faveur d’une demande moins soutenue durant la saison chaude, de la stabilisation de la crise de l’énergie impactant les coûts des matières premières et des transports, ainsi que de l’atténuation des craintes de pénurie, les tarifs ont commencé à fléchir.
  • Propellet, l’association nationale du chauffage au granulé, a annoncé une baisse significative des prix du pellet depuis le mois de mai 2023 Le sac de 15 kg se négocie désormais entre 5 et 7 euros, et les prix pourraient encore descendre une fois que les stocks achetés à des prix élevés seront écoulés.
Des granulés de bois pour une chaudière

Bien sûr, prédire si nous allons revenir à la situation d’avant la crise en Ukraine relève de la gageure. Le marché est en perpétuel mouvement, et chaque consommateur doit évaluer avec prudence les conditions de stockage, la durée de conservation des pellets et l’évolution future des prix avant de refaire leurs stocks.

Alors, bonne idée ?

Fabriquer ses propres pellets implique un investissement conséquent, tant financier que technique. La maîtrise du savoir-faire nécessaire n’est pas donnée à tous et nécessite du temps et de l’apprentissage. D’ailleurs, produire ses propres pellets pourrait être intéressant uniquement si on envisage d’en vendre une partie.

Il faut également prendre en compte les risques inhérents à une fabrication « maison ». En effet, si les pellets sont mal fabriqués, leur efficacité sera moindre et ils pourraient à long terme endommager votre poêle à granulés de bois.
Ce n’est que notre avis, mais nous ne pensons pas que ce soit une bonne idée à l’heure actuelle.

Comment fabriquer sa machine à pellet ?

Le matériel

La fabrication d’une machine à pellet nécessite divers outils et équipements, dont une disqueuse, une perceuse, une équerre, un marteau, un poste à souder, et divers forets et fraises, pour ne citer que ceux-là.
Vous aurez également besoin de matière première, principalement de l’équerre en métal de 40 par 40 pour la structure de la presse à pellets. De plus, un moteur d’une puissance nominale de 5,5 kW sera nécessaire pour entraîner votre broyeur. Voir aussi quel bois utiliser !

Les étapes en bref

Le processus de construction de la presse à pellets, bien que relativement simple, nécessite de l’outillage et des compétences en soudure et en usinage.

  1. Il commence par la fabrication d’un manchon pour relier le moteur au réducteur,
  2. puis la construction de la structure de la machine,
  3. ensuite, le corps de la machine est fabriqué,
  4. l’usinage d’un arbre pour éjecter les pellets,
  5. Une fois que tout est assemblé, l’ensemble est installé sur le châssis de la machine.

Mais attention, on ne s’invente pas fabricant de pellet du jour au lendemain. Une fabrication de pellets mal conduite peut engendrer un produit de moindre qualité, moins efficace et potentiellement nuisible pour votre poêle à granulés de bois.

La fabrication de sa machine à pellet peut sembler une bonne idée pour gagner en indépendance et économiser de l’argent à long terme. Cependant, elle requiert un investissement significatif, des compétences techniques et une certaine patience. De plus, produire des pellets de qualité n’est pas une sinécure. Comme le veut l’expression, « il ne faut pas mettre la charrue avant les bœufs ». Il est donc crucial de bien peser le pour et le contre avant de se lancer dans une telle aventure.